PHOTOGRAPHIE
Gohar Dashti et sa série Iran Untitled

Gohar Dashti a obtenu sa maîtrise en photographie de l’Université d’art de Téhéran en 2005. Au cours des 17 dernières années, elle a réalisé des photographies à grande échelle avec un accent particulier sur les questions sociales. Son travail fait référence à l’histoire et à la culture contemporaine, ainsi qu’à la convergence des perspectives anthropologiques et sociologiques ; employant une esthétique unique, quasi théâtrale, elle apporte une expérience intellectuelle et culturelle diversifiée pour éclairer et élaborer sur sa perception du monde qui l’entoure.
Gohar Dashti dans cette série a dépeint un contre-récit de sa patrie à la fois dans la forme et l’essence de l’œuvre. Elle a commencé à « faire » ses photographies avec « Today’s Life and War » (2008) et a suivi le même chemin dans « Slow Decay » (2010) et « Volcano » (2012). Dans ces trois séries, en cohérence avec le flux principal de la photographie mise en scène, elle s’est occupée d’incruster une forme narrative dans le fond de ses photos, même si cette narration s’estompe peu à peu. Dans « Iran, Untitled », s’il y a une unité spatiale qui permet elle-même de développer la narration et le titre même de la série qui dévoile un méta-récit, pourtant ici le lieu n’est plus un lieu mais un non-lieu . L’endroit est un désert au milieu de nulle part.
D’autre part, les narrations de toute forme sont généralement basées sur la langue, bien que dans l’Iran de Dashti, les relations entre les gens ne soient pas essentiellement une relation vocalisée. Les relations des personnes sont les relations des corps.
Un groupe dans un trou a levé la main pour des objections en silence. Un autre groupe, sur un tapis qui n’est pas un tapis magique, organise une cérémonie de mariage. Un groupe de femmes pleure seul et tranquillement. Un groupe de jeunes est allongé anxieusement sur un matelas en attendant un incident. D’autres jeunes semblent piégés sur le toboggan. Peut-être aussi quelques adolescents dans une baignoire qui ont envie d’être baignés par le soleil. Un autre groupe en préparation mais non anticipé part en voyage. Enfin, les jeunes soldats ont lancé un jeu de guerre dans la frontière sans frontières.
La photographe a posé des morceaux de cette terre sur ce désert. L’horizon de ce vaste désert monte et se penche lentement et laisse respirer les gens. Dashti a refait cette situation en plein désert et a planté une partie de son imagination sur cette terre inflexible. Les morceaux de son imagination sonnent comme des morceaux de la réalité de sa patrie.
Ces morceaux sont rejetés plutôt à l’étroit dans ce vaste territoire, ne racontant pas une histoire mais un aperçu. La réalité est établie à partir de cette compacité et de cette étendue. Nous ne voyons pas l’événement; nous sommes jetés dans cette suspension pour constituer nous-mêmes l’histoire.
On se demande si les photos de Dashti sont un indice pour une constitution ou nous rendent-elles perplexes. Le « désert » de Dashti n’est pas un désert aride et notre patrie non plus. Mehran Mohajer (photographe)
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